NOTICE SUR JEAN-AMOS COMÉNIUS
(1592-1670)
ET SES IDÉES HUMANITAIRES ET PÉDAGOGIQUES
(Suite) [1]
III
Si, attirés par ces premières indications, nous cherchons à nous rendre un compte exact de l’origine des idées de Coménius, des sources auxquelles il a puisé son idéal religieux et philosophique, nous verrons s’offrir à nous les sujets d’étude les plus intéressants.
Et d’abord nous nous trouverons amenés à lire les ouvrages mystiques de Coménius, à les lire dans un intérêt purement historique, bien entendu. Il en est (et des plus beaux, dit-on) que les Tchèques seuls peuvent se donner le plaisir d’étudier[2].
Je parlerai seulement de ceux qui ont été ou écrits en latin ou traduits en allemand. Je n’en citerai que deux : l’un ouvre la carrière de Coménius et l’autre la ferme. Le premier est l’ouvrage remarquable intitulé : le Labyrinthe du Monde et le Paradis du Cœur, qu’il écrivit en 1623, en Bohême, après les premières épreuves de la guerre de Trente ans ; — le second est l’Unum necessarium, la seule chose nécessaire des mystiques, dans lequel à Amsterdam en 1668, vieillard de 76 ans, il déposait en quelque sorte une confession de foi finale, un suprême testament.