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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1885.djvu/574

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REVUE PÉDAGOGIQUE

des cercles, font de la propagande, font du bruit, — je crois même qu’on peut ajouter : font du bien, parce qu’ils attirent l’attention sur des questions intéressantes, et qu’ils forcent ainsi le personnel enseignant à réfléchir sur les méthodes d’enseignement, et à sortir de la routine.

Les conférences pédagogiques, soit d’instituteurs, soit de directeurs d’écoles primaires supérieures, s’entretiennent de ces sujets, mettent à l’ordre du jour les doctrines de Herbart-Stoy-Ziller, discutent sur leurs avantages et leurs inconvénients. Ce serait aujourd’hui ne pas savoir le premier mot du mouvement pédagogique de l’autre côté du Rhin que n’être pas au courant de cette grande querelle.

Peut-être ceux qui y prennent part de l’un ou de l’autre côté s’en exagèrent-ils l’importance. Quand la poussière du combat sera tombée, on s’apercevra qu’on a disputé beaucoup plus sur des mots que sur des choses ; mais il restera sans doute quelques bons résultats acquis, comme à la suite de toute controverse. On s’apercevra alors que ce qu’il y a de sensé, de rationnel, de pratique dans les théories des Herbart, des Stoy et des Ziller appartenait déjà au domaine commun de la pédagogie ; et les bizarreries, les étrangetés, les points peut-être auxquels les disciples convaincus attachent le plus d’importance, disparaîtront comme ont disparu tant d’autres systèmes. Un mot qui a souvent été répété dans la lutte pourrait caractériser assez exactement la valeur de l’école de Herbart : « Ce qu’elle offre de nouveau n’est pas bon ; ce qu’elle offre de bon n’est pas nouveau. »

Conférences pédagogiques pour le perfectionnement des instituteurs (Pädagogische Vorträge zur Fortbildung der Lehrer), par Fr. Wyss, inspecteur des écoles à Burgdorf (Suisse). Vienne et Leipzig, 1884. — Dans cette brochure, l’auteur se propose surtout de réagir contre la tendance qui porte encore un grand nombre d’instituteurs à donner la première place à l’enseignement au détriment de l’éducation. Pour lui, le but de l’éducation est de former chez les élèves un caractère à la fois moral et religieux, et tout ce qui se fait dans l’école doit tendre vers ce but. L’école agit sur l’enfant par l’enseignement, qui est le plus puissant de ses moyens d’action, par la discipline et par la vie scolaire.

Toutes les parties de l’enseignement peuvent aider à la formation du cœur et de la volonté ; cependant les matières qui s’adressent surtout à la mémoire sont celles qui possèdent le moins d’influence. La condition essentielle à laquelle doit satisfaire l’enseignement, c’est de mettre en œuvre l’activité personnelle des élèves. En outre, il doit comprendre un ensemble de connaissances bien liées entre elles ; la langue maternelle sera le lien,le centre commun de tout l’enseignement.

L’auteur ne veut pas dans l’école d’enseignement religieux