Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1887.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
283
MADEMOISELLE DOMINGE

voisines s’étaient jointes aux maîtresses. Le deuil était conduit par M. le recteur et M. l’inspecteur d’académie, qui assistaient les membres de la famille. Le maire, le secrétaire général, les dovens des facultés, le proviseur du lycée, les membres de la commission de surveillance étaient présents. Au cimetière, M. l’inspecteur d’académie Regismanset a pris la parole au nom de l’administration. M. Dauriac, professeur de philosophie et de pédagogie à la faculté, a parlé au nom de l’Université et de l’école… La douleur des élèves et des maîtresses était unanime et profonde… La cérémonie funèbre s’est terminée au milieu des larmes de presque toute l’assistance. À Montpellier, personne ne doute que l’Université n’ait fait une perte sérieuse… »

Les amis de Mlle Dominge recueillent avec reconnaissance ces marques de sympathie et d’honneur. Mais, hélas ! elles ne leur rendent pas ce ferme et libéral esprit, ce caractère résolu, ce cœur généreux, Sur qui on pouvait faire fond pour le présent et pour les heures difficiles de l’avenir. Pourquoi nous défendrions-nous de la plaindre de ce qu’elle a été appelée avant le terme normal, laissant sa noble tâche interrompue, et sans qu’il lui ait été donné le temps de brûler toute l’huile de sa lampe ! Mais estimons-la heureuse d’avoir si bien rempli jusqu’au dernier souffle sa brève existence et d’être tombée au champ de travail et d’honneur. Elle n’a pas vécu en vain ; ses œuvres la suivent ; elle continuera de vivre dans l’âme de ses élèves, de ses collègues, de ses anciennes camarades et de ses maîtres ; et nous n’irions pas jusqu’au bout de sa propre pensée si nous n’exprimions l’espoir qu’elle se repose de ses travaux sous des cieux plus cléments que les nôtres.