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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1887.djvu/76

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on a traduit le titre en français et on les a classés d’après l’initiale du titre en notre langue. Quant aux périodiques étrangers, on a conservé leur nom exotique, qui constitue pour ainsi dire leur état civil. La flèche désigne les journaux et revues en cours de publication ; l’astérisque, les ouvrages en double ou triple.

Nous avons renvoyé à la deuxième section les documents administratifs ou statistiques, programmes et règlements d’écoles publiques ou privées, annuaires ou catalogues. Les pièces y sont classées par pays ; ces derniers sont rangés par ordre alphabétique, en commençant par la France.

L’index général ne se rapporte qu’à la première section. Nous avons adopté trente divisions, non pas d’après un principe idéal de classification, mais de manière à y comprendre les diverses natures de livres que nous possédons. Les groupes sont ordonnés d’après l’initiale de la rubrique principale et, sous chacune d’elles, le lecteur trouvera, dans l’ordre des lettres, la liste des auteurs qui ont traité de la matière.

Je ne me dissimule pas les imperfections de ce premier volume ; mais, tel qu’il est, j’espère qu’il provoquera et facilitera les recherches, en faisant connaître les richesses de notre bibliothèque. En effet, elle ne renferme pas seulement la collection la plus rare de documents officiels et de renseignements sur l’état actuel de l’enseignement primaire en France et à l’étranger ; mais encore elle offre des sources précieuses pour l’histoire des grandes époques de l’instruction populaire en Europe, depuis le xvie siècle jusqu’à nos jours. Soit que l’on veuille étudier le merveilleux essor de l’enseignement et de l’éducation qui part d’Erasme, de Luther et de Mélanchthon[1] pour aboutir à Port-Royal, ou que l’on considère le mouvement de rénovation pédagogique qui se rattache à J.-J. Rousseau et aux encyclopédistes : que l’on examine les tentatives faites pendant la Révolution française et reprises en 1815, entr’autres par la Société pour l’Instruction élémentaire, pour organiser l’enseignement national, ou que l’on jette les veux sur cette loi de 1833, qui sera l’éternel honneur de François Guizot, on trouvera au Musée d’amples informations sur le sujet. Nos livres ont consigné les doléances et les aspirations, les soucis et les ardentes revendications des amis de l’instruction, à toutes les époques ; quelle qu’en soit l’origine, un même esprit les anime : la soif de la vérité, le besoin du progrès, la foi à l’amélioration du sort de l’humanité par l’éducation. On raconte que sur la porte de la plus vieille bibliothèque de l’Égypte, celle d’Osymandias, on lisait ces mots : Trésor des remèdes de l’âme. En parcourant, à l’heure incertaine du crépuscule, les salles de notre Musée pédagogique, il m’a semblé entendre mille voix s’échapper des volumes et murmurer à mon oreille ces paroles : « Ici la France trouvera le remède aux maux qui l’ont affligée. C’est par l’école et par l’éducation qu’elle se relèvera ! »

Le Bibliothécaire, sous-directeur du Musée,
G. Bonet-Maury.

  1. Voir Préface du Répertoire des ouvrages pédagogiques du xvie siècle, par F. Buisson, n° 3 des Mémoires et Documents scolaires, Paris, Imprimerie nationale, 1886, in-8o.