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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1889.djvu/99

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NÉCROLOGIE : MADAME DE BARRAU

Tunisie ; 18 sont des indigènes tunisiens qui ont fait leurs études au collège Sadiki, au collège Saint-Charles ou à l’école normale. La plupart des instituteurs laïques ont passé par ce dernier établissement avant d’être envoyés dans les différentes écoles de la régence.

» Enfin le chiffre total des fonctionnaires et employés payés sur le budget de la direction de l’enseignement est de 298, y compris les employés subalternes.

» Les professeurs et les instituteurs musulmans ne figurent pas dans cette statistique, qui ne comprend pas non plus les professeurs et les employés des établissements scolaires privés.

» L’enseignement est gratuit dans toutes nos écoles primaires. On ne paie de rétribution scolaire que dans nos grands établissements de Tunis.

» Les livres et les fournitures classiques sont donnés gratuitement à la majeure partie des enfants…

» Voilà notre passé, voilà l’œuvre de cinq années scolaires.

» Sans doute, ces résultats sont modestes comparés aux immenses besoins de ce pays, aux aspirations de cette population si curieuse de savoir, si désireuse de s’instruire. Toutefois, ils doivent être pour nous un encouragement. »


NÉCROLOGIE
Mme CAROLINE DE BARRAU DE MURATEL

Mme Caroline de Barrau de Muratel est morte le 18 décembre dernier, d’une maladie de poitrine, disent les médecins ; de son dévouement à tous, affirment ceux qui l’ont connue. Le Comité de la Revue pédagogique m’a demandé de parler à ses lecteurs de cette chère femme de bien, et je lui en suis très reconnaissante, car c’est avec un enthousiasme pieux que je la raconte ; mais il ne m’accorde qu’une place restreinte, et je crains que l’obligation de condenser ne rende bien sèches les lignes dans lesquelles je voudrais mettre tout mon cœur.

L’enfance et la première jeunesse de celle qui a consacré sa vie à l’adoucissement des peines d’autrui n’ont pas été heureuses. Son père, un banquier qui possédait une fortune considérable, était mort très jeune ; sa mère s’était remariée, et très absorbée, sans doute, par sa nouvelle famille, elle confiait plus que de raison ses enfants — trois filles — à des gouvernantes sèches qui leur incul-