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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1891.djvu/358

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REVUE PÉDAGOGIQUE

1° L’institution d’un certificat d’aptitude pédagogique supérieur, donnant seul droit à la direction des grandes écoles et à la direction sans classe ;

2° La lecture, l’analyse, la discussion des ouvrages pédagogiques dans les conférences cantonales ;

3° La circulation gratuite des volumes.

Pour exciter chez les maîtres une émulation féconde et entretenir chez eux une constante activité d’esprit s’exerçant exclusivement sur les choses de leur profession, il serait bon de créer un certificat d’aptitude pédagogique supérieur, intermédiaire entre le certificat actuel et le diplôme d’inspecteur primaire. N’existe-t-il pas deux brevets et deux certificats d’études primaires ? Ce nouveau titre donnerait seul droit à la direction des grandes écoles, laquelle exige, comme on sait, d’autres qualités que celles d’un simple instituteur. — Quoi, me dira-t-on, y songez-vous, de proposer la création d’un nouveau diplôme alors que la vie d’un universitaire se passe tout entière à préparer des examens ? Je ne l’ignore pas, mais je sais aussi que le régime des concours est la plus belle arme contre le favoritisme, et que la création des divers certificats de l’enseignement primaire a puissamment contribué dans ces dernières années à élever le niveau des études en excitant dans tout le personnel une activité féconde et une salutaire émulation.

Je compte, en second lieu, sur le travail des conférences cantonales. Je voudrais qu’après avoir lu et commenté quelques-unes des plus belles pages de nos grands pédagogues, et montré tout le parti qu’on peut en tirer pour la pratique, l’inspecteur primaire désignât aux instituteurs quelques ouvrages dont ils auraient à rendre compte à la réunion suivante. Les analyses les mieux soignées et les mieux réussies seraient transmises à l’inspecteur d’académie, qui pourrait les publier au Bulletin départemental. D’autres fois, l’inspecteur primaire indiquerait aux maîtres des sujets à traiter dont la préparation exigerait l’étude d’ouvrages pédagogiques spéciaux. Dans les deux cas, la bibliothèque deviendrait l’auxiliaire obligée de la conférence. D’abord forcés de lire, les instituteurs finiraient par y prendre goût. On ne fait pas d’abord ce que l’on aime, mais on finit souvent par aimer ce que l’on fait.

Enfin, une dernière mesure qui rendrait les deux autres faciles à appliquer, c’est la décision qui rendrait gratuite la circulation des volumes. Je n’ai pas à insister sur ce point, car tout le monde s’y trouve d’accord.

M. André, professeur d’école normale, termine par les paroles suivantes la communication qu’il nous adresse et dont l’ensemble ne s’éloigne pas des idées qui viennent d’être exprimées :

Que la bibliothèque pédagogique reste donc une bibliothèque de pédagogie, de travail ; qu’elle fournisse aux instituteurs tous les livres du métier, qu’ils ne trouvent pas ailleurs et qu’ils ne peuvent acheter, et son rôle sera déjà très grand, elle aura suffisamment à faire pour le remplir. Que par tous les moyens possibles on prouve aux instituteurs qu’ils ont sans cesse besoin de se perfectionner par