L’ORGANISATION PÉDAGOGIQUE DES ÉCOLES INDIGÈNES EN ALGÉRIE
La collection des Mémoires et documents scolaires publiés par le Musée pédagogique vient de s’enrichir d’un fascicule[1] qui paraît bien à son heure, au moment où l’attention se porte de nouveau sur notre grande colonie algérienne et où l’opinion publique semble admettre que, sinon pour nous assimiler, tout au moins pour rapprocher de nous les Berbères et les Arabes qui l’habitent, le moyen le plus efficace est de leur distribuer l’instruction plus largement qu’on ne l’avait fait jusqu’en ces dernières années.
Tant que la plus grande partie de l’Algérie fut soumise au pouvoir militaire et administrée par les officiers des bureaux arabes, aucun système méthodique et d’une application générale ne fut suivi pour l’organisation de l’enseignement primaire des indigènes : on ne procéda guère, durant cette période, que par à-coup, sans suite et sans règles fixes. Tel général ou tel commandant de cercle était partisan de l’instruction pour les Kabyles ou les Arabes : par ses ordres, des écoles étaient ouvertes sur quelques points du territoire où il commandait ; on recrutait des maîtres comme on pouvait : souvent on improvisait instituteur un ancien soldat ou un sous-officier ; aux élèves qu’on lui confiait, ce maître de hasard s’efforçait d’apprendre tant bien que mal,
- ↑ Plans d’études et programmes de l’enseignement primaire des indigènes en Algérie. Mémoires et documents scolaires publiés par le Musée pédagogique, fascic. 114, broch. in-8° de 178 pages.