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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1891.djvu/495

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ORGANISATION DES ÉCOLES INDIGÈNES EN ALGÉRIE

gnement de nature à développer ses autres facultés, à former son jugement, son caractère, jamais il n’en aura été question. On étonnerait fort le taleb, en lui demandant ce qu’il a fait en ce sens : ce serait lui parler un langage tout à fait inconnu pour lui.

Or c’est d’après cette méthode qu’ont été élevés, durant leurs premières années, bon nombre des jeunes gens, qui, après avoir appris un peu de français, se présentent pour entrer comme élèves dans un cours normal et devenir à leur tour des instituteurs. Au cours normal, il faut, en deux ans, les munir des connaissances nécessaires pour qu’ils puissent subir avec chance de succès les épreuves du brevet élémentaire ; il faut surtout les familiariser avec l’usage de notre langue. Il reste bien peu de temps pour les former à leur futur métier, et l’on peut dire qu’à cet égard leur apprentissage, le jour où ils sont nommés adjoints ou moniteurs, est encore tout entier à faire. Et si l’on songe qu’il n’en sera pas d’eux comme des élèves-maîtres de nos écoles normales de France, que la plupart n’auront pas, pour les guider au début de leur carrière, les conseils d’un directeur qui les verra à l’œuvre tous les jours, qu’ils seront souvent envoyés seuls dans une petite école de section, ne recevant que de loin en loin la visite de l’instituteur sous les ordres de qui ils sont placés, on comprendra combien dans ces conditions l’enseignement donné par les maîtres indigènes doit laisser à désirer. Rien n’était donc plus utile que de tracer à ces moniteurs inexpérimentés la voie qu’ils auront à suivre, pour ainsi dire, pas à pas, de leur indiquer en quelque sorte jour par jour, heure par heure, ce qu’ils devront enseigner et comment ils devront l’enseigner. Le prescriptions détaillées, minutieuses que contient le nouveau plan d’études, excessives sans doute, si l’on s’adressait aux instituteurs de nos écoles françaises, nous paraissent au contraire excellentes pour les maîtres indigènes à qui elles sont destinées et sur l’initiative desquels on ne peut compter aucunement.

Quant à l’examen des programmes, matière par matière, leçon par leçon, notre intention n’est pas de nous y livrer ici. Aussi bien, pour la plupart des questions traitées, n’y remarque-t— on rien qu’on n’ait lu maintes fois dans les ouvrages de pédagogie pratique et dans les journaux spéciaux. Les conseils donnés pour l’enseignement de la lecture, de l’écriture, du calcul, de la morale