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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1891.djvu/497

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ORGANISATION DES ÉCOLES INDIGÈNES EN ALGÉRIE

indigènes de l’Algérie n’ont guère fait, dans leur travail, que reproduire en substance les indications, les conseils donnés par M. Carré dès 1888, et nous ne les en blâmons pas : nous pensons qu’en effet ils ne pouvaient mieux faire.

Il est probable, d’ailleurs, qu’ils ne prétendent pas au mérite de l’originalité, car qui peut aujourd’hui se montrer bien original en ces matières ? On pourrait certes reprendre à ce propos le mot de La Bruyère : « Tout est dit, et l’on vient trop tard, depuis plus de sept mille ans qu’il y a des hommes »… et qu’on fait de la pédagogie. L’œuvre à laquelle les membres de la commission algérienne se sont dévoués, et qu’ils ont su heureusement mener à bonne fin, est une œuvre de valeur, précisément parce que ses auteurs se sont aidés de l’expérience d’autrui aussi bien que de leur expérience personnelle, qui est incontestable. Nous estimons qu’en rédigeant leur plan d’études et les programmes qui l’accompagnent, en mettant aux mains des maîtres indigènes un petit livre dont ceux-ci devront faire leur vade-mecum, en favorisant, en facilitant de la sorte la diffusion de notre langue et de nos idées dans cette terre d’Afrique qu’About appelait, un peu prématurément peut-être, « l’autre France », ils ont rendu au pays même un signalé service. Il serait injuste de ne pas leur en savoir le plus grand gré.