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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1892.djvu/248

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REVUE PÉDAGOGIQUE

recommande le programme. Étant donné une pensée quelconque, ils sauraient par quel bout la prendre et l’exprimeraient comme ils la voient dans leur esprit. La réforme qui vient d’être opérée, en exigeant des candidats qu’ils sachent d’abord bien ce sur quoi ils ont à faire des phrases, ne pourra que contribuer à cet heureux résultat.


EN KABYLIE
ÉPILOGUE DE L’HISTOIRE DE LA MONITRICE FATMA



Nous avons, dans notre dernier numéro (p. 131), reproduit une lettre de M. P. Foncin, secrétaire général de l’Alliance française, relative au singulier procès intenté au père de la jeune Fatma-Valentine, monitrice à l’école enfantine d’Azrou-Kola, par un prétendant évincé. On se rappelle que le mari de Fatma, l’instituteur Hand-ou-Ibrahim, avait interjeté appel, devant le tribunal de Tizi-Ouzou, de l’extraordinaire sentence du juge de paix de Fort-National. Une nouvelle communication de M. Foncin, publiée dans la Revue Bleue du 5 mars, nous annonce le dénouement de ce petit drame. Nous la reproduisons ci-après :

Les journaux d’Algérie viennent de nous faire connaître le texte du jugement rendu, le 26 février, par le tribunal de première instance de Tizi-Ouzou, dans l’affaire désormais célèbre de Fatma. Ce document mérite d’être mis in extenso sous les yeux de nos lecteurs :

« Le tribunal reçoit l’appel en la forme.

Au fond :

Attendu qu’aux termes de l’article 1er du décret du 31 janvier 1866 et de l’article 2 du décret du 29 août 1874, les tribunaux français, jugeant en matière kabyle, doivent appliquer les coutumes locales ou kanouns ;

Attendu que, depuis, aucune disposition légale n’est venue déroger aux textes susvisés ;

Mais attendu que, dans l’espèce qui est soumise à l’appréciation du tribunal, toutes les formalités exigées par les kanouns n’ont pas été remplies ;

Attendu, en effet, qu’aux termes des coutumes qui régissent la