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L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
CHEZ LES INDIGÈNES MUSULMANS D’ALGÉRIE,
NOTAMMENT DANS LA GRANDE-KABYLIE
[1]
(Suite.)


IV

Le 14 mai 1879, M. Jules Ferry, alors ministre de l’instruction publique, écrivait à M. Albert Grévy, récemment nommé gou verneur général de l’Algérie : « J’ai un très vif désir de mettre sans aucun retard à l’étude toutes les questions qui se rattachent à l’instruction publique dans les départements d’Algérie ; et parmi ces questions, celles que soulève l’instruction primaire sont de nature à occuper la première place au point de vue de notre influence sur la race indigène).

Le ministre avait envoyé en Algérie deux inspecteurs généraux, MM. Stanislas Lebourgeois et Henri Lebourgeois[2] ; ils en revinrent avec des rapports, qui complétaient celui de M. Masqueray sur l’instruction primaire en pays kabyle. Le 11 octobre 1880, le ministre adressait une nouvelle lettre au gouverneur général. Cette fois, il désignait le point où devaient se porter les efforts, et c’était précisément la Grande-Kabylie : « De toutes les parties de l’Algérie, elle est la mieux préparée à l’assimilation par le caractère, les mœurs et les coutumes de ses habitants… Il n’y a pas une contrée dans la colonie où nos instituteurs soient plus impatiemment attendus, où les populations se montrent plus empressées à nous faciliter les moyens d’y ouvrir des écoles. Il est temps que l’Uni-

  1. Voir la Revue des 15 novembre et 15 décembre 1891.
  2. Stanislas Lebourgeois, Rapport sur une mission en Algérie ; Paris, Paul Dupont, 1880. Henri Lebourgeois, Rapport sur la situation, etc. ; Paris, Imprimerie nationale, 1880. — Le rapport de M. Masqueray, qui remonte à 1874, se trouve en annexe dans celui de M. H. Lebourgeois. — La lettre de M. Jules Ferry est en annexe dans le rapport de M. St. Lebourgeois. Elle ne se trouve ni à l’Officiel ni dans les principaux journaux ou bulletins universitaires.