Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1892.djvu/342

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
332
REVUE PÉDAGOGIQUE

onéreux, surtout aux institutrices, dont quelques-unes n’avaient pas moins de 25 kilomètres à parcourir en montagne, ce qui représente deux journées d’absence et de pénible marche. C’était trop : la conférence du printemps a seule été maintenue. Mais elle nous est absolument indispensable pour discuter en commun les points les plus intéressants de la pédagogie pratique sur le-quels nous devons nous mettre d’accord. Les résolutions y sont prises à la majorité des voix, et c’est à l’inspecteur ensuite à les faire appliquer. C’est une tâche que l’inertie et la routine lui rendent quelquefois difficile à remplir. Je dois dire cependant que si nous parvenons à réaliser quelques réformes dans nos procédés d’enseignement, c’est aux conférences que nous le devons…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ces extraits suffisent pour donner une idée de l’état de l’instruction dans la circonscription de Puget-Théniers, et nous pouvons, sans trop de hardiesse, étendre l’impression qu’ils nous laissent à la plupart des circonscriptions similaires. Ils prouvent que les dépenses consenties par les pouvoirs publics pour la propagation et l’amélioration de l’enseignement primaire dans les régions les plus pauvres et les plus déshéritées ne sont pas sans résultats : ainsi en jugent, du reste, les populations intéressées elles-mêmes, quand elles se comparent sous ce rapport aux populations d’au-delà de la frontière, dont elles ont été détachées ; des constatations semblables pourraient être faites sur les frontières de l’Espagne, où nos écoles françaises ne sont pas moins appréciées. Ils prouvent aussi quelle conscience, quel zèle et quel continuel désir du mieux apportent en général nos inspecteurs primaires dans l’accomplissement de leurs pénibles fonctions, et c’est un témoignage que je suis heureux de leur rendre à la fin de ma carrière, après vingt-deux ans de vie commune avec eux.

I. Carré,
Inspecteur général honoraire de
l’enseignement primaire.