Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1895.djvu/289

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
281
CHRONIQUE DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN FRANCE

avec cette chaleur de cour, avec cette bonne grâce de langage qu’il porte dans tous les sujets qu’il lui plaît de traiter.

Il s’agissait de prendre dans les écoles primaires du neuvième arrondissement — nous appartenons l’un et l’autre à ce neuvième arrondissement — un certain nombre d’enfants pauvres, choisis parmi les plus malingres et les plus souffreteux, et les emmener pendant les vacances loin de Paris, en montagne ou en forêt, pour y faire une cure d’air.

— Eh mais ! lui dis-je, votre idée n’est déjà pas si nouvelle. C’est celle des caravanes scolaires.

— Point du tout : ces caravanes sont faites pour des enfants vigoureux et lestes, que l’on mène en voyage comme jadis l’ami Toppfer. Moi, ce n’est pas cela que je rêve. »

Et il expliqua son rêve. Bientôt, il sut en faire une réalité, avec l’aide du maire, M. Émile Ferry.

La Revue pédagogique eut le plaisir de rendre compte année après année des rapports présentés par M. Cottinet[1].

En 1887, le Musée pédagogique publiait (fascicule 19) un recueil de documents sur la question, où les deux noms de M. W. Bion pour la Suisse et de M. Cottinet pour la France se faisaient pendant. La même année, un comité central se créa pour le développement et pour l’application à tout Paris de l’ouvre commencée dans le IXe arrondis sement. M. Cottinet en fut naturellement le secrétaire général, et là, pendant plusieurs mois, nous l’avons vu prodiguer ses soins, son temps, ses conseils, son dévouement avec une simplicité touchante. Deux autres cahiers de la collection des fascicules du Musée pédagogique (n° 72 et n° 112) furent consacrés à la publication des rapports d’ensemble de M. Cottinet (1887, 1888 et 1889). L’Exposition de 1889 trouva l’institution dont il était le principal auteur assez acclimatée chez nous pour avoir pris une place en quelque sorte permanente dans les libéralités annuelles et répétées du Conseil municipal de Paris. Comme le comité central tout entier, M. Cottinet lui-même n’eut qu’à se féliciter de voir son idée triompher et de n’être plus indispensable. Nul n’était plus heureux que lui de rentrer dans le rang après avoir fait beaucoup de bien et peu de bruit.

  1. Voir nos numéros de juin et juillet 1884, avril 1885, juin, juillet, août 1887, juin 1888, juin 1890.