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La Réforme de l’Enseignement du Dessin


Le Conseil supérieur de l’instruction publique, dans sa dernière session, a examiné et adopté de nouveaux programmes pour l’enseignement du dessin dans les lycées et collèges de garçons et de jeunes filles. Il ne s’agit pas ici de simples remaniements et retouches. À la méthode qui, depuis bientôt trente ans, était la méthode officielle, on substitue une méthode, non seulement nouvelle, mais contraire ; c’est une réforme d’ensemble et fondamentale. Il vaut donc la peine de rappeler les circonstances qui l’ont préparée, comment elle a abouti, et de marquer en quoi précisément elle consiste.

I

C’est seulement depuis 1853 que le dessin a une place dans le cadre des disciplines universitaires. Cette année-là, un arrêté du 21 juin nomina une commission chargée de présenter au ministre de l’Instruction publique, qui était alors Fortoul, un plan d’études pour l’enseignement du dessin dans les lycées. Par un règlement du 29 décembre 1853, le programme élaboré et qui avait été précédé par un rapport de Ravaisson fut rendu exécutoire.

Sans vouloir la juger à d’autres égards, il faut dire que cette première démarche eut surtout le défaut d’être très incomplète : on créait un nouvel enseignement, mais on ne se préoccupait pas du recrutement des maîtres qui devaient le donner, et on ne leur attribuait qu’une situation fort au-dessous du médiocre. On pourrait dire que les nominations de professeurs de dessin se firent alors au hasard, si, le plus souvent possible, on n’avait donné la préférence à d’anciens élèves de l’École des Beaux-Arts.