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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1909.djvu/39

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LA RÉFORME DE L’ENSEIGNEMENT DU DESSIN

tracée ; après avoir accompagné et fortifié les humbles leçons de choses, « il s’élèvera à des exercices d’observation plus compliqués pour aboutir enfin au développement du sens esthétique et à l’intelligence des œuvres d’art ».

Pour qu’il puisse remplir une telle destination, une seule méthode est possible : celle qui, « à limitation des anciens et des grands maîtres, prend pour base l’observation directe de la nature, c’est-à-dire des objets réels et des formes vivantes ». Il faut surtout bien entendre que, lorsqu’on parle d’observation directe de la nature, on prétend n’exclure aucun élément naturel, qu’on envisage non seulement la représentation des formes, mais aussi celle des couleurs et des reliefs. Partant l’écolier ne sera plus condamné à n’avoir d’autre outil que le crayon à la mine de plomb. « Tous les procédés pratiques peuvent être employés : dessin au trait, emploi des crayons de couleur, de l’encre de Chine et de l’aquarelle, modelage. »

En mettant ainsi à la disposition des élèves tous les procédés de traduction, on a surtout pour objet de favoriser le libre jeu de’ leurs facultés diverses ; en contact avec la nature sous toutes ses formes, libres de l’observer par les aspects qui les touchent le plus, de l’interpréter par tous les moyens pratiques qui peuvent être employés, le sentiment n’est plus étouffé chez eux ; ils sont comme invités à produire l’impression personnelle qu’ils reçoivent du modèle. D’autre part, à l’aide de certains exercices appropriés (illustrations de jeux d’enfants, de récits d’histoire, de fables et de contes), on encourage leurs facultés imaginatives Enfin, comme on l’a bien dit, on a ainsi « une éducation vraiment complète des sens et de l’esprit dans leur contact avec la richesse des choses perçues ».

Au reste, il ne faut pas croire que la méthode géométrique soit frappée d’une éviction absolue ; vient une heure où elle peut prendre légitimement sa place dans l’enseignement du dessin ; cette place, on ne la lui refuse pas. « À mesure que l’enfant grandit et que son intelligence mûrit, le maître s’attachera de plus en plus aux qualités d’exactitude et de correction dans le rendu des modèles. » Et ce moment sera précisément marqué par la marche des études générales ; il viendra quand le professeur de dessin pourra utiliser « les notions de mathématiques et de