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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1909.djvu/41

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LA RÉFORME DE L’ENSEIGNEMENT DU DESSIN

pour les filles. On sait de reste, en effet, que les élèves sont trop portés à considérer comme inexistant tout enseignement facullatif. Actuellement, le dessin cesse d’être obligatoire pour les jeunes gens dans les sections A et B de la classe de première, pour les jeunes filles en quatrième et cinquième années[1]. Pour l’avenir de la réforme, pour qu’elle puisse produire tous ses effets, il est très souhaitable que cette disposition soit modifiée[2].

En outre, si l’on ne veut pas manquer le succès, il faut qu’une autre mesure soit prise sans tarder. — On n’ignore pas que la méthode nouvelle, que les programmes nouveaux répondent aux vœux de beaucoup de maîtres, que plusieurs, pénétrés de leurs tendances, en ont déjà fait l’essai et, plus ou moins discrètement, en ont tenté l’application avant l’heure de la consécration officielle. Pourtant, on ne peut se le dissimuler, c’est à un personnel ancien, dont certains membres peuvent avoir, sinon leurs préjugés, au moins leurs habitudes, que l’on demande de faire une œuvre nouvelle. La Commission a donc considéré qu’une refonte des programmes d’examen pour le professorat du dessin était le corollaire indispensable de la réforme des programmes, et, bien qu’elle n’eût pas pour office d’examiner cette question, elle a jugé qu’elle ne pouvait se dispenser d’en indiquer l’importance.

Pendant la période de transition qui s’écoulera jusqu’au jour où le personnel sera renouvelé, le personnel en exercice ne sera, d’ailleurs, pas abandonné à lui-même. « Nous ne pouvons, dit M. Pottier, songer à refaire de fond en comble l’éducation de professeurs qui, souvent depuis de longues années, pratiquent l’enseignement ; à ceux-là nous ne pouvons donner que des conseils et des exhortations pour modifier et améliorer leur

  1. Les programmes des lycées et collèges de jeunes filles sont établis sur les mêmes bases que les programmes des lycées et collèges de garçons. Quelques différences existent néanmoins et elles portent : 1° sur la répartition des matières qui a dû être faite par année ; 2° sur le détail des exercices, et entre autres sur certains points d’éducation pratique, comme les applications de composition décorative. Le rapport sur ces programmes a été rédigé par Mme Silvain-Dufour.
  2. On a proposé d’introduire une composition de dessin parmi les épreuves du baccalauréat ; elle serait facultative ; mais ceux qui y auraient satisfait en verraient mention inscrite sur leur diplôme. Une solution n’est pas intervenue ; mais la question est posée, et c’est déjà quelque chose.