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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1909.djvu/42

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REVUE PÉDAGOGIQUE

méthode. » C’est parler avec beaucoup de modestie. Si l’on examine le détail des nouveaux programmes, on voit en effet que chacune de leurs parties est accompagnée d’Instructions, présentées sous une forme brève, mais qui n’en forment pas moins un guide pédagogique très complet, à l’aide duquel le professeur peut marcher sans crainte de faire fausse route. Avec raison l’on n’a pas cru devoir se borner à des directions générales ; on n’a pas dédaigné de donner des indications qui, très circonstanciées, attestent le sens le plus juste et le plus pénétrant de ce qui se peut et doit obtenir. Tout permet donc d’espérer que la réforme, malgré ce qu’elle offre de radical, pourra sans grandes difficultés entrer dans la pratique. Au début, sans doute, quelque flottement est inévitable ; mais il ne saurait se prolonger. L’orientation générale a été marquée de façon trop nette et trop ferme pour n’être pas bientôt comprise et suivie : « En toutes choses le maître se persuadera que le meilleur moyen de réussir est de faire aimer la pratique du dessin, d’en inspirer le goût par des exercices appropriés à chaque âge. La plus grande liberté et la plus grande initiative lui sont laissées, sous sa propre responsabilité, pour découvrir les moyens de rendre le dessin attrayant et pratique. En tant qu’éducateur il a pour tâche de développer : 1° la sensibilité de l’enfant pour qu’il apprenne à aimer ce qui est beau ; 2° la personnalité de l’enfant, pour qu’il apprenne à voir et à penser par lui-même… Le bon maître devra exciter plus que critiquer, suggérer plus que corriger, proposer plus qu’imposer, se régler sur l’allure de ses élèves et s’adapter à leur mesure, au lieu de les régler tous sur la sienne. » Les professeurs de dessin ont prouvé dans ces derniers temps que la conception de leur rôle s’était relevée dans leur esprit ; on leur propose là une tâche assez intéressante pour qu’ils ne soient pas tentés de s’y dérober et d’y faillir.

III

Au cours des discussions qui ont précédé l’adoption de la réforme, diverses objections ont été émises que nous ne saurions passer sous silence et qu’il convient d’examiner.