Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1918.djvu/357

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Questions et Discussions.

L’enseignement des langues vivantes doit-il devenir facultatif dans les Écoles normales ?

On lit, dans le rapport annuel de M. l’Inspecteur primaire faisant fonction d’Inspecteur d’Académie en Dordogne :

« Dirai-je toute ma pensée en ce qui concerne l’étude des langues à l’École normale ? Les examens étant les régulateurs des études et celles-ci devant être fonction de la destination des élèves, j’estime qu’une réforme est nécessaire. Que deviennent» en effet, nos élèves à leur sortie ? Presque tous vont enseigner à la campagne. Appelés à vivre au milieu de nos populations agricoles, ils pourraient leur rendre des services signalés et contribuer ainsi efficacement au progrès de l’agriculture s’ils y avaient été préparés par une forte instruction théorique et pratique. La vérité m’oblige à dire que leur bagage est un peu léger. Sans doute l’agriculture est enseignée à l’école normale, mais elle y est réduite à la portion congrue, une demi-heure en première et en deuxième année, une heure en troisième, voilà pour les heures de cours, alors qu’on consacre aux langues deux heures par semaine en première et en deuxième année, et trois heures en troisième. Quant aux exercices pratiques, ils occupent, à l’emploi du temps, deux heures par semaine en troisième année, le plus souvent consacrées aux travaux horticoles, ce qui est manifestement insuffisant. Il faudrait donc, si l’on veut que notre enseignement soit plus réaliste, augmenter la part de l’agriculture théorique et pratique dans nos Écoles normales ; et on ne peut guère le faire qu’au détriment de l’enseignement des langues qui, dans nos régions, est dépourvu de toute utilité pratique pour l’instituteur.