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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1918.djvu/358

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REVUE PÉDAGOGIQUE

« On objectera que l’étude des langues vivantes constitue une très bonne gymnastique pour l’esprit. Je répondrai qu’avec l’emploi de la méthode directe ce bénéfice éducatif est peu important, surtout pour les élèves ordinaires.

« Mais, dira-t-on, est-il opportun au moment où nos relations avec nos héroïques alliés vont devenir plus étroites que jamais, de songer à réduire la part de l’anglais dans nos écoles ? La réponse est facile. Que l’étude de l’anglais soit renforcée dans les lycées, les écoles de commerce, les sections industrielles et commerciales des écoles primaires supérieures, rien de mieux ; mais ne perdons pas de vue la réalité. Or, il est incontestable que, après la guerre, il faudra de toute nécessité que notre agriculture produise beaucoup plus ; puisque nos maîtres peuvent y contribuer en recevant une forte préparation agricole et qu’ils ne peuvent tirer aucun parti de leurs faibles connaissances en anglais, l’hésitation n’est pas possible. D’ailleurs, je serais d’avis que l’enseignement des langues restât facultatif ; les meilleurs de nos élèves, sans négliger les autres matières, pourraient consacrer deux heures par semaine à l’anglais. En conséquence, je propose qu’une épreuve d’agriculture remplace au brevet supérieur l’épreuve de langues qui deviendrait facultative. »

Il nous a semblé que cette question méritait d’être soumise à nos lecteurs. Nous accueillerons avec reconnaissance leurs opinions.