Page:Revue pédagogique, second semestre, 1878.djvu/509

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
497
LES ÉCOLES AUX ÉTATS-UNIS.

de beaucoup d’autres branches de l’administration où les administrés deviennent plus exigeants à mesure que la civilisation accroît leurs besoins. Aussi les économies qu’on pourra faire d’un côté seront-elles largement absorbées d’un autre côté.

La réforme pourra faire des progrès ; mais elle ne les fera que lentement, puisqu’elle n’a que la voie de la persuasion, qu’il lui faut convertir toute la masse des électeurs et combattre l’intérêt particulier de ceux qui profitent de leur ignorance et de leurs passions dans plus de cent mille districts indépendants.

À défaut d’une carrière sûre, il faut offrir aux fonctionnaires, surintendants, instituteurs et autres l’appât d’un fort traitement. Les salaires sont en général élevés en Amérique, quoiqu’ils aient beaucoup baissé depuis la crise de 1873, occasionnée en partie par l’usage du papier-monnaie et en partie par le développement anormal que le système protecteur avait fait prendre à l’industrie[1]. Ceux des maîtres se règlent à la fois sur le taux général du travail et sur les risques que l’incertitude fait courir. Il faut pourtant en rabattre un peu de l’opinion très-accréditée des gros traitements des instituteurs américains. Quelques hautes situations et les grandes villes ont servi à former en Europe une idée un peu trop avantageuse ; des surintendants comme ceux de New York, de la Louisiane, de Boston touchent 4,000 dollars équi-

  1. Au commencement de l’année 1878, le salaire des maçons à New York (10 heures de travail) était de 8 fr. 75 à 11 fr. 25, celui des charpentiers de 6 fr. 25 à 10 francs, celui des typographes de 7 fr. 50 à 12 fr.50, les tailleurs de 8 fr. 75 à 13 fr. 75, les boulangers de 6 fr. 25 à 7 fr. 50. L’adoption de la monnaie d’argent au même titre que la monnaie d’or contribuera à maintenir les prix et salaires à un taux nominalement élevé.