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REVUE PÉDAGOGIQUE.

pas être réunies et qu’il ne faut pas corriger et stimuler dans ce pays l’œuvre des écoles ? »

M. Philbrick écrivait, dans son rapport de 1876, que l’Amérique n’a plus aujourd’hui besoin d’un Horace Mann pour stimuler les âmes et pour prouver l’utilité de l’instruction : « Ce qu’exige le temps présent, ce n’est pas le prédicateur de l’éducation, c’est l’homme d’études, le savant, le critique, le philosophe qui par de patientes et consciencieuses études trouvera et fera connaître la vérité sur ce sujet et qui nous donnera le dernier mot de la science et de la sagesse appliquées à l’éducation, Nous avons plus besoin de renseignements que de stimulants ; et, comme preuve, je n’ai qu’à rappeler ce que les pédagogues français appellent « nos sacrifices pour l’éducation » et qui, en réalité, est notre libéralité dans la dépense. Mais, faute de connaître mieux le sujet, une grande partie de cette dépense est perdue. Nous ne savons pas comment tirer le meilleur profit de nos ressources. »

Je suis convaincu pour ma part qu’en France, en Allemagne, dans la plupart des États européens, on obtient avec la même somme d’argent plus d’effets utiles à l’instruction qu’en Amérique. L’enseignement populaire est très-répandu aux États-Unis, comme nous le montrerons dans la suite de ce travail ; mais les Américains dépensent quatre fois autant que nous et ils n’ont pas quatre fois plus de résultats. Ils ont donc beaucoup à gagner sous le rapport de l’administration financière.

Ils n’auront jamais une instruction à bon marché. Voici les principaux arguments sur lesquels j’appuie cette opinion.

Leur enseignement est loin d’avoir reçu tous les développements désirables. Il en est de cette matière comme