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LE JARDIN DE L’INSTITUTEUR.

III. — VARIÉTÉS


LE JARDIN DE L’INSTITUTEUR


I.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

Il serait désirable que les enfants de nos campagnes fussent initiés aux connaissances élémentaires de l’agriculture. C’est un vœu que nous entendons exprimer de toutes parts et qui nous plaît nécessairement. Mais il nous semble qu’en cette affaire les meilleurs esprits dépassent la mesure. Ainsi, par exemple, c’est la dépasser, selon nous, que de demander un champ d’expériences pour les besoins de l’enseignement agricole, ou bien encore de vouloir que l’instituteur conduise chaque semaine ses écoliers dans les fermes les mieux tenues de sa commune. Le champ d’expériences, n’eût-il qu’un demi-hectare ou seulement un tiers d’hectare, ne servirait qu’à mettre l’instituteur dans l’embarras. Il serait forcé de le faire cultiver à prix d’argent ; il n’aurait par conséquent ni le choix des jours ni le choix des heures. Un autre inconvénient qu’on n’a pas l’air de soupçonner, c’est qu’à l’époque où les enfants fréquentent l’école, il n’y a pas de culture possible, La terre est gelée ; les champs sont couverts de neige. Quand viennent les beaux jours, les écoliers s’en vont de l’école ; tout au plus en reste-t-il quelques-uns des plus jeunes au moment des labourages d’été, des moissons, des récoltes quelconques et des semailles d’automne.

En admettant même que l’instruction primaire devienne