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REVUE PÉDAGOGIQUE.

L’air est nécessaire à la bonne conservation des graines. On a donc tort de les mettre sous clef dans les armoires et les tiroirs.

L’instituteur saura également qu’il n’est pas prudent d’élever trop près les uns des autres des porte-graines de variétés d’une même espèce, parce que ces variétés, fleurissant en même temps, peuvent se croiser et ne pas donner ce qu’on en attend. Ainsi pas de porte-graines de courge à côté d’une courge différente ou d’un pâtisson ou d’un concombre ; pas de porte-graines d’une variété de chou dans le voisinage d’une autre variété, d’une variété de navet dans le voisinage d’une autre variété. C’est pour cela qu’un jardinier entendu ne fait jamais à la fois la graine de deux sortes de choux ou de deux sortes de navets ; il n’en fait que d’une sorte chaque année. En traitant de la culture des porte-graines des divers légumes et des fleurs de jardin, nous montrerons que sur le même pied les graines ne se valent pas toujours et qu’il y a des distinctions à établir. Nous allons vous en donner quelques exemples :

« L’expérience a appris aux gens d’Aubervilliers, dit de Combes, que le même pied de chou donnait trois sortes de graines plus hâtives de quinze jours l’une que l’autre ; la tige du milieu, qui mûrit la première, et que l’on ramasse d’abord, donne la plus hâtive et la meilleure en même temps, et c’est celle qu’ils conservent pour eux ; les sommités des tiges collatérales qu’ils recueillent après forment la seconde espèce, et le surplus forme la troisième ; cela est utile à savoir et à propager. »

Sur un même rameau de porte-graines de betteraves, la meilleure semence est celle du milieu du rameau ; la moins bonne est celle des deux extrémités.