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REVUE PÉDAGOGIQUE.

en terre riche, savent bien qu’en les faisant jeûner ils auront plus de fleurs, plus de gousses et moins de tiges que s’ils avaient leurs aises. Les mêmes jardiniers qui ramènent des haricots deux fois de suite à la même place, savent également que la plante souffrira, et que la seconde récolte sera plus productive en fleurs et en gousses que la première.

V.
L’OUTILLAGE HORTICOLE.

Ne demandons pas aux gens plus qu’ils ne peuvent donner et ne compliquons pas à plaisir ce qu’il n’est point nécessaire de compliquer. Si nous nous adressions à de riches bourgeois, nous demanderions beaucoup ; nous voudrions cloches et châssis, pompes d’arrosage, arrosoirs en cuivre, bêches et houes de plusieurs dimensions, sarcloirs, râtissoires, plusieurs râteaux, plantoirs de luxe, truelle, paillassons, abris divers, trousses d’arboriculteur, je ne sais plus quoi. Pour avoir tout cela, il en coûterait cher.

Soyons modeste avec les instituteurs qui ont les commencements difficiles et la fin un peu différente de celle des gros rentiers.

Une bêche, une houe, un arrosoir de fer-blanc, un râteau à dents de fer, une râtissoire à pousser, un plantoir fait à la serpe ou au couteau, un cordeau avec ses deux piquets, une brouette ordinaire avec coffre, un sécateur, une serpette, une scie, leur suffiront.

Nous avons connu de pauvres diables qui n’avaient pas même de quoi acheter ce modeste outillage et qui se tiraient honnêtement d’affaire malgré cela. Nous en avons vu qui, à défaut d’arrosoir, prenaient le seau de la mai-