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classes polygonales, dans lesquelles : l’emplacement des meubles serait difficile à trouver. ».

Mais non puisque les meubles sont en place ! et que pendant cinq mois une classe a fonctionné presque tous les jours.

Continuons :

« Ces classes sont, en outre, éclairées sur deux faces. »

Eh ! oui, sur deux faces ; mais vous oubliez de faire connaître une disposition qui a un intérêt capital : c’est que du côté gauche la surface éclairante est trois fois plus grande que celle du côté droit et que, par ce moyen, j’éclaire bien ma classe tout en laissant à gauche la plus grande intensité lumineuse. Les raisons qui m’ont conduit à cette solution sont longuement expliquées dans ma brochure.

Je passe rapidement sur votre critique de mon plafond ; vous en expliquez la construction d’une façon tout à fait erronée, mais ce sont là des détails et je me hâte d’arriver à la question si formidable de la ventilation.

En quatre lignes vous la jugez :

« Le système de ventilation adopté pour les classes semble, si nous ne faisons pas erreur (cette réserve est d’un grand prix), assuré an moyen d’un orifice d’évacuation ménagé dans le plafond. C’est un système jugé depuis longtemps et qui oblige de compter sur le bon vouloir de l’air vicié. »

Mon cher confrère, vous faites à des moulins à vent une guerre vraiment trop acharnée. Écoutez-moi bien : rien de ce que vous dites n’existe dans mon école. Je ne ventile pas mes classes par le plafond, mais par le plancher ; je ne fais pas monter l’air vicié, je la laisse descendre et d’éminents savants ont trouvé que j’avais raison. Je vous abandonne mes châssis, la seule chose qui ait trouvé grâce auprès de vous et dont vous réclamez pour les Anglais la paternité. Êtes-vous bien sûr de cela ? J’estime que la prudence en matière de critique est une vertu assez rare ; je viens d’en fournir des preuves.

Deux lignes pour conclure ; oh ! rassurez-vous, je ne serai point cruel et n’userai pas de représailles. Je dirai seulement à vos lecteurs, que je n’ai pas voulu construire un monument et que mon ambition a été plus haute. J’ai voulu démontrer, à mes frais et sans beaucoup de personnel, que pour moins de 20,000 francs on pouvait partout en France construire de bonnes et saines écoles. Que pour ce prix on pouvait doter nos plus pauvres communes de deux classes pour chacune 50 élèves, de la mairie, de deux logements de maître, etc. Et j’ai été le seul qui ait eu ce courage.

Me suis-je trompé ? Demandez-le au jury, demandez-le aux dix mille instituteurs qui ont pris la peine de voir mon école, demandez-le aux savants des quatre parties du monde avec qui j’ai eu l’honneur de discuter sur les solutions proposées par moi, demandez-le à votre conscience même lorsqu’elle aura été éclairée par l’étude.

Et si vous voulez discuter ces graves questions, j’accepte : vous