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l’avez dit. Depuis longtemps déjà je suis « sur la brèche » ; j’aime donc la lumière et la discussion libre pourvu qu’elle soit honnête.

En attendant, je demande à votre équité l’insertion de cette lettre — J’y ai droit et vos lecteurs aussi.

Croyez, mon cher confrère, à mes meilleurs sentiments.

La lettre de M. Ferrand n’apporte aucun élément nouveau à la discussion : nous nous contenterons donc de la bien préciser.

Nous avons dit : le fer n’est à l’école du Champ-de-Mars mis en œuvre par aucune combinaison spéciale, rendant son emploi nécessaire à la stabilité de la construction il pourrait donc être supprimé et la brique suffirait parfaitement à elle seule à former les murs. Les appréciations, les affirmations, les éloges même que se décerne M. Ferrand ne prévaudront jamais contre le fait en lui-même. Or la preuve que le fer n’est pas nécessaire à la stabilité de l’école modèle, que cette école pourrait exister sans être bardée de fer, c’est que, sauf dans une très-minime partie, elle est entièrement construite en… plâtras et que le fer s’y trouve représenté par de petits liteaux de bois peints de façon à faire un trompe-l’œil, à simuler le fer !!!

M. Ferrand nous dit qu’on ne peut déclarer sa classe polygonale défectueuse, puisque le mobilier y est placé et qu’on y fait la classe depuis cinq mois. C’est précisément ce concours de circonstances qui a permis de constater combien la forme polygonale se prêtait peu à une installation scolaire, en ne laissant pas de grands panneaux libres pour les cartes et le tableau noir, en ne permettant pas un éclairage suffisant du côté gauche, en perdant de la place dans les pans coupés, en restreignant les passages et en donnant aux classes l’aspect d’une cage symétrique et monotone.

Nous avons blâmé l’éclairage bi-latéral de gauche et de droite. M. Ferrand répond qu’il atténue considérablement les effets de l’éclairage de droite, c’est donc qu’il en reconnaît les inconvénients ; alors pourquoi l’établir. À ce propos, du reste, M. Ferrand semble commettre une légère erreur, car il dit dans sa lettre que la surface éclairante est trois fois plus grande à gauche qu'à droite, tandis que dans sa brochure il indique une surface vitrée de 5 mètres à droite et de 10 mètres à gauche. Jamais 3 X 5 n’ont fait 10.

Au sujet de la ventilation de l’école modèle, nous avions dit qu’il fallait compter sur le bon vouloir de l’air vicié pour assurer son expulsion. En effet, on lit dans la brochure dont il sera question un peu plus loin : « l’air échauffé s’élève dans les couches supérieures de la classe, mais il n’y séjourne pas (l’air chaud tend cependant toujours à s’élever), il descend sous l’action des appels inférieurs et se diffuse parfaitement » ; mais ce qui complique la chose et rend insuffisants les appels inférieurs c’est qu’à la page précédente de la même brochure on lit : « au-dessus de la plinthe a 0 m., 10 au-dessus du parquet et tout autour de la salle existe dans