Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/154

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN ALGÉRIE.



Parmi les articles que la Revue pédagogique a publiés sur les expositions scolaires de la France et de l’étranger, nous nous attendions à en trouver un, ou, à défaut d’article, une mention spéciale consacrée à l’Algérie. Cette attente nous a empêché de prendre nous-même la plume pour exprimer nos appréciations personnelles, et donner quelques détails sur l’état de l’enseignement primaire dans un pays qui, bien qu’il ait eu, depuis quelque temps, le privilège de beaucoup préoccuper les esprits, est encore si peu connu.

Pour connaître l’Algérie, pour comprendre ce qu’elle pourrait être pour la mère patrie, il ne suffit pas de l’avoir traversée où visitée en simple touriste, il faut avoir eu le bonheur d’y résider assez longtemps pour s’identifier à son intérêt et vivre de sa vie. Nous disons le bonheur : ce mot n’est pas de trop et ne semblera pas exagéré à ceux qui l’ont goûté. C’est encore là France que l’on trouve là-bas, mais la France avec des horizons nouveaux et agrandis, des perspectives presque illimitées.

Une des choses que l’on soupçonne le moins touchant cette France transméditerranéenne, c’est que le niveau moyen de l’intelligence y est généralement plus élevé que sur le continent et l’instruction primaire plus développée. De ces deux faits qui frappent tout d’abord les personnes venues en Algérie avec l’intention de voir les choses telles qu’elles sont, et non telles qu’il est convenu qu’elles sont, d’après certaines vues où certains plans conçus à l’avance, le premier s’explique tout naturellement et le second est la conséquence du premier. Tout individu qui, au lieu de