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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/166

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

œuvre. Elle possède plusieurs établissements dans la grande Kabylie, Ses efforts sont louables et on ne peut qu’y applaudir ; mais l’administration française a-t-elle le droit de se désintéresser complètement de cette question et de s’en remettre, pour la solution d’un problème si délicat, aux seuls efforts de la charité et de l’initiative privée ? L’influence de la femme arabe sur son mari, sur ses fils, est beaucoup plus grande que nous ne l’imaginons. Faire tourner cette influence à notre profit, au profit de la civilisation, ce n’est pas seulement un droit, c’est un devoir dont un grand pays comme la France ne peut s’exonérer. — Peut-être aurons-nous un jour l’occasion de revenir sur ce sujet et d’examiner à quelles conditions des écoles arabes-françaises de jeunes filles pourraient prospérer et se multiplier. — L’école-ouvroir de Constantine reçoit une soixantaine de jeunes filles auxquelles on enseigne le français, la lecture, le calcul, les travaux à l’aiguille.

Après avoir parlé des écoles, il nous reste à parler du personnel enseignant. Au témoignage des personnes les mieux placées pour bien juger, la moyenne est aussi satisfaisante qu’elle peut l’être nulle part ailleurs, dans les circonstances les plus favorables. Cette moyenne a une élite qui a pris soin de s’introduire et de se recommander elle-même auprès de ses juges naturels. La flatteuse récompense accordée aux instituteurs d’Alger, la persistance avec laquelle, depuis l’ouverture de l’Exposition jusqu’à la fin ; le public compétent n’a cessé de se porter vers l’élégant palais algérien et d’encombrer la galerie réservée à l’instruction publique, disent assez quels étaient le mérite des travaux exposés et la valeur de l’enseignement donné. Nous rappellerons simplement pour mémoire les plus remarquables de ces travaux qui ont un caractère local. La grande