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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/201

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LA CIRCULAIRE MINISTÉRIELLE.

sance des maîtres, la mesure qui a été prise dans ces dernières années, de confier les principales matières du programme à des professeurs de l’enseignement secondaire ? Certes, ce n’est pas de gaieté de cœur que le ministère s’est imposé ce surcroît de charges ; s’il n’avait pas été reconnu et prouvé que des cours complémentaires sont devenus indispensables, on n’eût pas songé à nous rendre tributaires des lycées et des colléges.

Faut-il qu’à ces deux faits, qui sont de notoriété publique, j’en ajoute d’autres que nous devons à l’expérience personnelle ? Cela est superflu : la question est jugée.

Partant de là, je n’hésite pas à convenir que « l’examen spécial » a de puissantes raisons d’être.

Mais je regrette, je l’avoue en toute franchise, qu’il ne s’agisse que de « connaissances pédagogiques ».

Ce n’est pas que je songe à disputer à la pédagogie le rôle important que lui assigne la circulaire ; loin de là ! Je désirerais même, avec beaucoup de collègues, qu’elle figurât, comme matière distincte et éliminatoire, sur le programme du brevet primaire. Mais enfin, pourquoi borner cet « examen spécial » à la seule pédagogie, lorsqu’il y a tant d’autres lacunes à combler ?

Est-il donc rationnel que les directeurs et les maîtres-adjoints, pour être investis de leurs fonctions, n’aient à justifier que des seules connaissances élémentaires qu’ils sont appelés à inculquer dans l’esprit de leurs élèves ?

Ne faut-il pas, de toute nécessité, que pour enseigner avec autorité le maître domine de haut la matière à traiter ? Et l’enseignement ne reste-t-il pas forcément terre-à-terre, si cette condition essentielle manque ? Cela est vrai pour les professeurs de tous les degrés ; en vertu de quel privilége échapperions-nous à cette loi ?