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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/338

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

demande un prompt remède. Exigeons de nos maîtres des garanties de capacité et d’aptitude, je le veux bien ; mais attachons-nous à leur rendre facile et attrayante cette vie de labeur que nous leur imposons ; qu’ils ne soient pas des parias au milieu de la société, ignorant les joies de Ja famille ou ne les connaissant que par les amères privations qui les leur rendent plus enviables. Après cela, demandons-leur du zèle et du dévouement, astreignons-les à des examens sérieux, tout cela est bon, tout cela est nécessaire, et ils seront les premiers à y acquiescer.

J’ai dit, en commençant que cette réforme est réalisable à bref délai. Le principe, en effet, en est consacré dans le budget de 1880 ; la Chambre des députés à ouvert, à titre d’essai, un crédit de 20,000 francs. Avec cette somme on peut, dès le 1er janvier, établir dans vingt écoles normales un surveillant choisi parmi les anciens élèves de l’établissement. Ce surveillant aurait spécialement le service du dortoir, du réfectoire et des études du matin et du soir. On pourrait lui confier, en outre, une petite partie de l’enseignement, en première année ; il aurait ainsi du temps, beaucoup de temps, pour son travail personnel, et il en profiterait pour se préparer à l’examen que devront dorénavant, nous l’espérons, subir les maîtres-adjoints. Ce sera pour lui un stage ; ce sera, pour nous, une précieuse pépinière, qui nous permettra d’attendre la création de l’école normale dont j’ai parlé plus haut.

Vingt écoles normales, seulement, d’après les prévisions budgétaires, pourraient être pourvues dès cette année ; mais, si je suis bien renseigné, cette création est déjà faite dans un certain nombre d’écoles normales ; quelques autres pourraient l’entreprendre à l’aide de leurs bonis, et je