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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/337

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LES MAÎTRES-ADJOINTS D’ÉCOLE NORMALE.

La nécessité de cette innovation s’impose : ce sera, je l’espère, avant longtemps, un fait accompli :

Il est néanmoins une réforme tout aussi urgente, que l’on réclame depuis longtemps, et qui pourrait se réaliser à bref délai. Je veux parler de la création d’un emploi de surveillant, création qui exonérerait les maîtres-adjoints du pénible service du dortoir et de celui du réfectoire.

J’ai, dans l’école que je dirige, quatre maîtres-adjoints ; tous sont mariés, pères de famille, et il faut qu’ils abandonnent cette famille, à laquelle ils ont si peu d’instants à consacrer, au moment qui, chez tous les hommes, est destiné à l’intimité, aux épanchements. Le père est absent à l’heure des repas ; il est absent pendant la veillée du soir ; il est absent souvent la nuit entière ! Qui donc, je le demande, aura la responsabilité et la direction de la famille ? La mère a son rôle qui est distinct de celui du père, qui complète ce dernier sans l’effacer, rôle d’amour, de dévouement, de pardon ; mais, je le répète, qui donc, alors, représentera l’autorité !

Il semble que les règlements qui régissent les écoles normales n’aient prévu, pour directeurs comme pour adjoints, que des célibataires. On y remarque une préoccupation étrange, puérile, de concentrer dans l’école toute la vie de famille, d’en faire une sorte de communauté fermée : la règle d’un monastère quelconque a dû servir de type à l’inspirateur du règlement de 1851, simplement modifié dans les détails en 1866.

Si donc les maîtres-adjoints ne se plaignent pas, s’ils supportent courageusement cet écrasant fardeau, il nous appartient à nous, leurs chefs et leurs amis, de réclamer pour eux, de dénoncer une situation intolérable et qui