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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/387

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L’INSTRUCTION PRIMAIRE EN ÉCOSSE.

et filles sont obligés de traverser une piscine longue de six pieds et dont la voûte livre passage à un véritable torrent qui tombe sur la tête et les épaules des enfants ; mais ce que ce régime pourrait avoir de cruel est mitigé par la température tiède de l’eau.

Rien de ce qui pouvait distraire les élèves et leur rendre plus agréable le séjour de l’école n’a été négligé ; un cours de musique vocale et instrumentale a été institué pour les garçons, et il a été possible de former en peu de temps un petit corps de musiciens, qui exécute des airs dans les promenades que font les élèves à Édimbourg ou aux environs de la ville.

Il ne suffit pas d’avoir dit que tous ces enfants, dès le premier âge jusqu’à quatorze ans, sont entourés de tous les soins, admirablement élevés et instruits : nous devons faire connaître ce qu’a produit ce système d’éducation. Les résultats sont inappréciables ; pour en donner une idée, nous dirons que sur un nombre de 500 enfants sortis des écoles de High Street et qui furent tous d’honnêtes ouvriers, les deux tiers, s’ils avaient été abandonnés à eux-mêmes, seraient allés peupler les prisons et auraient coûté à l’État une dépense totale de 2,490,000 francs. La différence entre cette somme et celle qui a été dépensée pour faire de ces abandonnés des citoyens utiles à leur pays est de 1,800,000 francs. La dépense moyenne, par an, et pour chaque enfant entretenu dans l’école industrielle de M. Guthrie, est de 100 francs ; dans les prisons, la dépense pour chaque enfant est du 300 francs. Voilà des chiffres qui n’ont pas besoin de commentaires et qui témoignent hautement en faveur de ces écoles que nous voudrions voir se multiplier dans les grands centres d’industrie.

Parmi ces enfants qui semblaient condamnés par le