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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/386

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

aux divers besoins de la vie. Dès leur entrée dans la maison, ces jeunes filles sont confiées aux soins d’une femme active et affectueuse qui aura pour elles la sollicitude d’une mère et se chargera de leur éducation domestique. Il convenait de donner aux travaux de couture une importance particulière ; aussi les filles ne font pas seulement leurs habillements, elles confectionnent les chemises de tous les pensionnaires de la maison et tricotent les bas de laine pour l’hiver ; elles blanchissent et repassent le linge, elles lavent les vestibules et le sol des salles d’exercices, elles vont à tour de rôle aider la cuisinière dans son travail, elles se préparent à devenir plus tard d’habiles ouvrières ou de bonnes mères de famille.

Le temps ne nous permit de faire qu’une courte visite à la salle d’asile ; nous l’avons bien regretté, car cette école n’est pas la moins intéressante des trois. Nous avons vu là quatre-vingt-six petits enfants, tous bien portants, exempts des infirmités que nous avions observées chez leurs aînés, et dont l’âme était ouverte à tous les sentiments honnêtes. Ces petites créatures étaient placées par groupes, dans un ordre parfait, suivant, sous la direction de deux maîtresses, des exercices appropriés à leur âge et à leurs forces. C’était plaisir de les interroger sur les premières leçons qu’elles avaient reçues et d’entendre leurs réponses. On leur fit chanter quelques phrases rythmées, qui furent dites avec ensemble. La plus jeune des deux maîtresses est une ancienne élève de la maison.

On nous dit que l’une des plaintes les plus sérieuses formulées contre le système d’éducation appliqué dans l’établissement de M. Guthrie porte sur les ablutions auxquelles les enfants sont soumis chaque matin, et que plusieurs personnes considèrent comme un sujet de souffrance. Garçons