qui peuvent toujours les soumettre en leur faisant voir la perspective d’aller prendre au dehors de l’école une pension d’hôtel, dont le prix serait peu en rapport avec leurs modestes ressources.
Pendant mes dix années d’inspection, je me suis montré soucieux de la dignité du corps enseignant, et j’ai souvent impitoyablement provoqué des mesures de rigueur contre les débutants qui paraissaient devoir faire plus tard de médiocres instituteurs. Mais je me suis vivement préoccupé du sort des adjoints, en faveur lesquels j’ai énergiquement agi. Je voudrais que l’Administration centrale, dont les intentions sont si généreuses pour les débutants, généralisât des mesures propres à protéger et à bien traiter les anciens élèves-maîtres des écoles normales, dont elle a fait à grands frais l’éducation professionnelle. Il me semblerait juste de diviser pour les débuts les nouveaux adjoints en trois catégories, sauf à tenir compte plus tard de leurs services.
1° Anciens élèves-maîtres des écoles normales ;
2° Brevetés ordinaires ;
3° Non brevetés.
Il est, en effet, injuste de voir des jeunes gens qui n’ont pas réussi aux concours d’admission aux écoles normales, mis absolument sur le même pied que ceux qui y ont fait pendant trois ans de bonnes études.
Pour bien des motifs, il est désirable que les instituteurs-adjoints vivent chez les titulaires, qu’ils y trouvent une existence agréable, une vie de famille, les éloignant du cabaret ; mais il doit être bien établi qu’en contribuant à la prospérité de l’école, ils ont le droit de participer aux avantages qui tiennent à l’existence d’un pensionnat, d’un cours d’adultes, d’études surveillées ou de tout autre tra-