Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, second semestre, 1880.djvu/420

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
410
REVUE PÉDAGOGIQUE.

Longtemps, trop longtemps a duré cette fausse idée sur ce que devait être l’enfant dans ses premières années ; mais la réaction s’est faite, et c’est à elle que nous devons l’écolier d’aujourd’hui.

Leste, rapide et prompt dans son allure, il part le matin pour la petite école de laquelle il sortira non moins gai et (il faut bien l’espérer) non moins tapageur. Tant mieux ! — Ne modérez pas cette exubérance de vie, de santé, d’activité ! Laissez, laissez donc bruyamment sauter, courir et gambader tous ces oiseaux babillards, et, lorsque sonnera l’heure de la classe, vous ne verrez aucun visage morose venir reprendre la place accoutumée. Parce que l’on aura beaucoup joué, on travaillera beaucoup, et parce que le : corps aura été actif, l’esprit, s’étant reposé, ne sera pas paresseux. Comme ils courent légèrement sur le papier, ces doigts barbouillés d’encre, et comme les plus petits feront éclore des merveilles ! Ce seront des dessins variés que l’on tracera sur l’ardoise ; chacun voudra que le sien soit plus beau que celui du voisin ! ce seront des broderies en laine aux contours fantastiques sur des carrés de papier préparés à l’avance par les soins de la maîtresse ; ce seront de belles pages d’écriture où se retrouveront les noms de tout ce que l’on connaît, de tout ce que l’on aime, et qui elles-mêmes, tout humbles pages qu’elles sont, enseigneront toujours de bonnes et agréables choses. Puis viendront les leçons, et ne croyez pas qu’elles se feront sans parler. Oh ! non ! Ne faut-il pas que cette petite langue se délie pour causer avec les camarades ? Ne faut-il pas apprendre à lire, et rentrer à la maison tout fier de savoir découvrir un mot nouveau dans le livre du père ? Et alors, pour égayer ce que la lecture peut avoir d’aride, voilà mille procédés en jeu ; puis on chante les jolis chants de