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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1880.djvu/422

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

que la plupart des désirs de l’enfance peuvent, sans inconvénient, être satisfaits, que les jeux des enfants doivent être encouragés, et que les tendances naturelles d’un esprit qui se forme ne sont pas si. diaboliques qu’on le supposait[1]. »

L’enfant a grandi, il est devenu un adolescent ; la petite fille est presque une femme ; cette activité matérielle leur est-elle encore nécessaire ? Oui, et plus que jamais : car l’activité physique sera la gardienne de l’activité intellectuelle et morale. Je vais plus loin : même au delà de l’adolescence, dans la jeunesse, il en sera encore ainsi ; l’intelligence bénéficiera toujours des exercices auxquels le corps se sera livré, et l’on peut ajouter qu’un peu de lassitude physique amènera souvent une recrudescence d’intensité dans l’intelligence.

Obéissant à cette pensée, au risque d’être traitée de révolutionnaire par les directeurs d’institutions et d’internats, je dirai pour eux et pour moi : Donnons à nos élèves des promenades fréquentes, des récréations nombreuses, où l’on ne fera pas un crime de jouer à des enfants de seize ans. Ne faisons pas, par excès de prudence, des natures contrefaites, des santés délicates et souvent, par cela même, des intelligences appauvries. Si le corps, dans une activité modérée, ne renouvelle pas ses forces, il sera las quand reviendra l’heure du travail, ou bien, n’ayant pas dépensé la somme d’activité qu’il a en lui, l’élève ne songera, pendant l’étude, qu’à la prochaine récréation. Une heure de promenade de plus vaut ou rapporte quatre heures d’excellent travail ; la santé et l’étude s’en trouvent mieux. — Tels seront les bienfaits de l’activité physique.

  1. L’Éducation physique, intellectuelle et morale.