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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1880.djvu/51

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L’ENSEIGNEMENT PAR LES AFFICHES.

sans pitié les cailles, les moineaux, les becs-fins, les pies et les corneilles.

« Rappelez-vous ceci : les oiseaux en grande majorité sont utiles, surtout ceux dont les nombreuses couvées vous procurent une légion d’auxiliaires dévoués ; — une très petite quantité d’espèces sont réellement nuisibles ; — enfin, la plupart des oiseaux que vous accusez toujours de manger le bon grain, les fruits ou les animaux de basse-cour, commettent ces méfaits bien plus rarement que vous ne croyez et onze mois sur douze ils travaillent dans votre intérêt. »

Après cet appel à l’attention des villageois, M. Revon passe à la démonstration par les faits de ce qu’il annonce dans le titre de son affiche, c’est-à-dire aux services (entendez-vous bien ?) aux services que retire le cultivateur de la collaboration des oiseaux :

« C’est parmi les oiseaux de proie que se groupent la plupart des espèces nuisibles : presque tous les grands aigles, l’autour des pigeons, l’épervier et le grand-duc sont de mauvais drôles, et encore vous verrez que plusieurs ont de bons moments ; nous en reparlerons tout à l’heure. Mais à côté d’eux, que de bons serviteurs !

» Les faucons mangent beaucoup d’insectes, surtout des grillons et des sauterelles, et rachètent ainsi le mal qu’ils peuvent faire, en s’attaquant parfois aux petits oiseaux. La cresserelle doit même être classée franchement parmi nos alliés : sur 18 estomacs de cresserelle que nous avons examinés, de janvier à décembre, nous avons trouvé une seule fois un oiseau, et dans les 17 autres cas c’étaient des souris, couleuvres, lézards, courtilières, chenilles, vers, grillons. Une cresserelle avait l’estomac bondé de 45 grillons, 5 chenilles et 1 serpent ; or, comme elle doit faire au moins deux de ces repas par jour, jugez quelle quantité