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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1880.djvu/52

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

d’insectes, de serpents, elle peut détruire dans une année ! Après cela, contmuercz-vous à elouer à la porte de vos granges ce volatile que pourtant, par une contradiction bizarre, vous appelez le bon oiseau ?

» Dans plusieurs contrées, les gouvernements encouragent encore la destruction de la pie, parce qu’elle s’attaque aux nichées de petits oiseaux. Elle en détruit, en effet, mais uniquement pour élever sa couvée et jamais pour son propre usage ; et l’on oublie qu’en dehors de cette courte période elle consacre au moins 340 journées à absorber avec la plus grande voracité une quantité d’animaux nuisibles : dans les estomacs de pies nous avons constaté d’ordinaire un mélange compact de hannetons (jusqu’à 25 à la fois), d’escargots, de limaces, de charançons, de vers de terre, de grillons, beaucoup de peaux de chenilles, et même assez souvent des souris et des campagnols. Comptez tout le mal que ces ennemis auraient fait à vos champs et à vos jardins, ct convenez que la pic devrait être épargnée. — Le geai est inoffensif avec sa nourriture habituelle de glands et de graines sauvages, et il offre sa part de bonne volonté en chassant aussi les insectes. — Un bel oiseau d’un jaune vif, le loriot, se jette avec avidité sur les hannetons, les chenilles et les sauterelles. — L’étourneau (sansonnet) croque sans relâche les courtilières, les grillons, les fourmis et leurs œufs, les chenilles, les vers, les mille-pattes ; c’est cc que nous avons constamment découvert dans l’estomac de cet : animal utile ; on a tort de le poursuivre : pourquoi ne pas lui permettre de manger un peu de raisins et de cerises, quand il les paie avec usure en détruisant à lui seul une armée de bêtes malfaisantes ? Nous pouvons bien lui accorder une petite remise : il sauve nos récoltes.