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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1880.djvu/576

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

conduire d’après les règles qu’on lui donne, sans nécessité extérieure. Cela est d’autant plus nécessaire que l’élève-maître, en sortant de l’école normale, se trouvera tout à coup en possession de cette liberté qu’on redoutait pour lui, et dont il abuse parfois, n’ayant pas appris à en user avec modération.

De Nancy, je me transportai à Neuwied (Prusse rhénane). Ici je trouvai un internat, mais tout autrement organisé. Directeur, maîtres principaux ou adjoints (au nombre de trois) et élèves habitent le même bâtiment, mais séparés les uns des autres. Les maîtres ont leur ménage particulier ; les élèves prennent pension chez le traiteur, et pour les études ils sont divisés par groupes de huit dans des chambres particulières, sans surveillance ; mais ces chambres sont placées près des logements des maîtres principaux, qui doivent exercer sur elles une surveillance indirecte, Chaque maître a trois chambres à portée de son logement. Après le dîner, et le dimanche après midi, les élèves sortent librement. Un sous-maître exerce la surveillance générale pour l’ordre, le repas, le coucher et le lever des élèves. Ce système, que j’ai retrouvé avec diverses modifications dans le grand-duché de Baden, en Wurtemberg et dans la Suisse allemande, me paraît concilier assez bien les avantages de l’internat et de l’externat. Les élèves, à Neuwied en particulier, m’ont paru plus pénétrés du sentiment de leur dignité personnelle : ils sont moins écoliers et plus hommes. Il y en a sans doute toujours quelques-uns qui abusent de a liberté ; mais on les élimine, et le corps enseignant se trouve ainsi d’abord débarrassé d’éléments équivoques.

Dans l’école normale que je dirige (Suisse romande), nous avons le système allemand, modifié par des circon-