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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1880.djvu/577

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ÉCOLES NORMALES.

stances locales plus que par des principes différents. Nos élèves ne sont pas surveillés durant la récréation, et il y à des sorties libres et des sorties avec permission ; toutefois, nous contrôlons les sorties libres du dimanche après midi, en ce sens que Chaque élève doit indiquer dans un livre où il est allé, avec qui, et chez qui. Pour la nuit et pour les études, nous avons des élèves surveillants qui notent les désordres qui se produisent. Ordinairement c’est dans l’usage qu’un élève fait de sa liberté que se découvrent ses mauvais penchants, et que nous trouvons des motifs d’expulsion.

Je ne connais que deux écoles normales organisées en externats ; mais les expériences qu’on y fait ne sont pas encourageantes. D’abord le système est plus coûteux pour les élèves, et cela de deux manières : ils payent une pension plus élevée, et ils font plus de dépenses particulières ; ils fument, ils fréquentent les cafés, ils travaillent la nuit pour regagner le temps perdu durant la soirée, Les jeunes campagnards, qui composent le gros des élèves-maîtres, sont généralement peu préparés pour résister aux tentations de la ville et de la liberté. Aussi, l’une des écoles normales dont Je parle, la plus ancienne, a-t-elle dû organiser des pensions placées sous surveillance, afin de pouvoir mieux contrôler la conduite des élèves ; mais un chef de pension n’a pas toujours l’énergie, le tact pédagogique et la supériorité nécessaire pour diriger et discipliner les jeunes gens qui lui sont confiés. Or une pension mal surveillée devient facilement une école de démoralisation ! Je lui préférerais de beaucoup l’internat avec surveillance continuelle.

La pleine liberté est moins dangereuse pour les filles que pour les garçons, comme j’en ai fait l’expérience à Berne, où j’ai dirigé un externat d’élèves régentes. La toilette et les friandises en sont les deux principaux écueils. Mais