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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1881.djvu/479

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COURRIER DE L’EXTÉRIEUR

tion portant que dans aucun cas ce genre de châtiments ne devait être appliqué aux Jeunes filles a été rejetée. Quelques membres de la droite avaient proposé d’indiquer, au nombre des moyens d’assurer la discipline, « une éducation fondée sur la religion » ; la proposition ne rencontra pas de contradicteur à la tribune, mais lors de la votation elle fut écartée à une très grande majorité, au milieu des applaudissements. Pour atténuer la portée de ce vote, l’inspecteur Tóth crut devoir, après une suspension de séance, proposer d’ajouter au texte de la résolution une phrase mentionnant « l’importance du sentiment religieux » ; et grâce à l’autorité du président, une majorité de six voix se trouva pour consentir à cette nouvelle rédaction.

L’organisation des réunions futures a été arrêtée de la manière suivante : l’assemblée se réunit tous les deux ans. à Buda-Pest, au mois d’août. Toute société d’instituteurs comptant au moins 40 membres a le droit d’y envoyer un délégué ; pour chaque fraction de 100 membres en sus, une société a droit à un délégué de plus. L’assemblée désigne chaque fois 14 sociétés, dont les délégués forment le comité préparatoire pour l’assemblée suivante. Le ministre peut déléguer dans l’assemblée des inspecteurs et des directeurs d’écoles normales. Le but des assemblées est l’échange d’idées entre les sociétés d’instituteurs du pays, par la discussion de questions de principes relatives à l’éducation et à l’instruction.

En dépit des divisions entre la droite et la gauche, sur un point le sentiment de la réunion s’est montré unanime : l’exclusivisme national. Un orateur, qui ne songeait pas aux susceptibilités de son auditoire, s’étant oublié jusqu’à citer en allemand un vers de Gœthe, a été immédiatement rappelé aux convenances patriotiques par des interruptions indignées : « Parlez magyare ! » lui a-t-on crié de toutes parts. C’est peut-être pousser un peu loin l’horreur du teutonisme.

— Presque en même temps que les délégués des instituteurs hongrois se réunissaient à Buda-Pest, les instituteurs tchèques tenaient leur second congrès annuel à Náchod. Cette réunion a été éminemment pacifique, malgré les dissensions qui agitent en ce moment la Bohême. Les questions discutées n’offraient aucun terrain brûlant : il