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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1881.djvu/614

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REVUE PÉDAGOGIQUE

il ne faut pas parler légèrement. Un gouvernement qui s’établit a souci de s’assurer l’avenir ; or l’avenir, ce sont les générations qui s’élèvent ; il s’agit pour lui de prendre ces générations de bonne heure, avant qu’elles soient engagées et déjà prises, de se les attacher, de les pénétrer de ses propres sentiments, de les former à son usage ; on y arrive par l’enseignement ; quoi d’étonnant à ce qu’un gouvernement avisé cherche à mettre la main sur l’enseignement ? L’Empire s’était occupé de l’instruction des classes élevées ; il avait organisé l’instruction secondaire, il avait créé les lycées ; il n’était pas allé plus loin ; il ne s’était pas occupé, on le verra de reste dans la suite de cette étude, de l’instruction primaire ; il l’avait laissée à elle-même : ce qui de sa part était le signe non équivoque du dédain. Dans cet enseignement, la Restauration, dès ses débuts, avait compris qu’il y avait une force ; car il s’adressait au grand nombre, à la masse de la nation ; et elle tâchait de s’en emparer : c’était une manière de lui rendre hommage.

La seconde réunion est du 23 décembre 1816. On prenait connaissance des renseignements reçus ; on s’en servait pour dresser l’état ci-joint, que je transcris presque en entier ; les détails ont ici leur importance.

ÉTAT DES ÉCOLES PRIMAIRES

« Chinon. — 1° M. Félix Savineau, 68 ans, laïque, ayant un enfant, a 30 à 40 élèves en toute saison, prend 30 et 40 francs, capable d’enseigner dans le 3e degré, jouissant de la considération et muni de bons certificats ; il a déjà obtenu un diplôme et n’a ni logement ni indemnité.

» 2° M. Hilaire Gatien Brossier, 48 ans, laïque, ayant cinq enfants, environ 20 écoliers en tout temps, prend 30 à