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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1881.djvu/622

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REVUE PÉDAGOGIQUE

tion municipale ; qu’elles ont toutes reçu, il y a trois ans, des règlements rédigés par M. le maire et approuvés par MM. les curés de Chinon ; qu’elles se sont toujours conformées avec exactitude à ces règlements et qu’on est généralement satisfait de la bonne tenue de ces écoles ; que ces maîtresses se trouvent dans l’impossibilité de faire le voyage de Tours pour paraître devant le jury d’instruction, celles qui tiennent des pensionnats ne pouvant se faire remplacer auprès de leurs pensionnaires, et les deux autres maîtresses étant âgées et trop pauvres pour faire ce voyage, arrête à l’unanimité : M. le préfet sera supplié de vouloir bien dispenser… On devine le reste ; ces messieurs du Comité ont plaidé de leur mieux la cause de leurs institutrices ; ils l’ont plaidée par sympathie pour leurs personnes ; mais peu s’en faut qu’il ne s’y mêle une question de principe des plus délicates : le maire a autorisé ; MM. les curés ont approuvé, n’est-ce point assez ? Que veut de plus le représentant de l’État ? Eux, bourgeois de Chinon, sont bien près de trouver ses prétentions exagérées. C’est le vieil esprit municipal qui estime que l’instruction est avant tout l’affaire de la commune et que le pouvoir central n’a pas tant à y voir. Le tout se termine sur le ton de là supplique, comme il convenait à de bons et fidèles sujets de Sa Majesté. La dernière phrase mérite d’être citée : au surplus le comité se flatte que M. le préfet aura pour un sexe naturellement faible et timide la même indulgence que l’académie a manifestée envers les instituteurs en leur nominant des examinateurs plus rapprochés d’eux, dans chaque chef-lieu d’arrondissement. M. le préfet s’est-il laissé toucher par ces considérations ? A-t-il tenu bon et s’est-il montré inflexible ? Le champ est ouvert aux conjectures. Je n’ai trouvé nulle trace de la décision prise.