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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1881.djvu/623

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UN COMITÉ CANTONAL D’INSTRUCTION PUBLIQUE

Le Comité, dans une de ses dernières séances, avait désigné la commune de Beaumont comme susceptible avec les communes environnantes d’alimenter une école : un instituteur offre de s’établir à Beaumont, séance du 11 mai 1820 ; celui-ci a beaucoup voyagé ; il a passé par les académies d’Orléans, d’Angers et de Bourges ; il apporte de nombreux certificats ; le Comité n’est pas tout à fait rassuré sur l’authenticité de ces pièces ; il charge son secrétaire de se renseigner ; toutefois en attendant et sur les présomptions favorables, il dit que ledit Geffrier pourra exercer avec l’agrément de MM. les Curé et Maire de Beaumont les fonctions d’instituteur ; et que, comme la saison actuelle ne lui permettra pus de réunir un nombre suffisant d’écoliers, M. le Maire sera invité à obtenir de M. le Préfet l’autorisation de prendre sur les fonds communaux de quoi lui procurer des moyens de subsistance.

Ce dernier mot et aussi ce qui précède me font passer devant les yeux l’image de la cigale du poète. Je vois le malheureux arrivant à Beaumont à bout de ressources, exténué, mourant de faim, demandant de quoi subsister jusqu’à la saison nouvelle, c’est-à-dire, pour lui, l’hiver qui ramènera les enfants à l’école.

Je tourne quelques feuillets du registre et je lis : Présentation d’un instituteur pour Beaumont. Un an à peine s’est écoulé : qu’est-il advenu du sieur Geffrier ? Est-ce qu’après renseignements les présomptions favorables se sont évanouies ? Est-ce que lui-même a repris sa vie errante ? Cette fois le Comité a devant lui un homme connu ; le candidat à longtemps résidé à Chinon : il est depuis six mois chantre à Beaumont ; il demande à y devenir instituteur, il cumulera sans aucun doute ; il a passé son examen devant M. le Principal du collège, examinateur nommé à