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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1881.djvu/630

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REVUE PÉDAGOGIQUE

comptait alors dix écoles ; on en compile aujourd’hui 26 (20 publiques, 6 libres). Sur ces 10 écoles, il y en avait six de garçons, quatre de filles ; il y en a aujourd’hui onze de garçons, treize de filles (dont six sont libres), et deux mixtes. Aux onze directeurs d’écoles de garçons, il faut ajouter 6 adjoints ; aux 13 directrices d’écoles de filles, 20 adjointes : total du personnel actuellement enseignant, 53 maîtres ou maîtresses. Sur les treize communes du canton, il y en avait autrefois 4 seulement qui eussent des écoles, la ville de Chinon en possédant 7 pour sa part ; aujourd’hui toutes les communes (sauf une, celle de Couziers, 171 habitants) ont des écoles ; dix communes ont au moins une école de garçons et une école de filles. Ainsi toutes les assertions pessimistes que nous avons lues, ont été mises en défaut ; les obstacles que les hommes de 1816 déclarent de très bonne foi insurmontables, ont été surmontés.

Tout cela sans doute ne s’est pas fait sans peine ; mais enfin tout cela s’est fait. Les populations rurales ont souvent résisté ; elles résistaient surtout par crainte de là dépense : l’école une fois bâtie, elles y envoyaient leurs enfants. 1,620 enfants, dans le cours de l’année dernière, sont entrés dans les écoles du canton ; bien peu sont restés dehors ; eh bien ! nous voulons les avoir tous ; nous voulons les retenir le plus longtemps possible. L’opinion publique est sympathique à nos efforts ; elle-même nous pousse, Que nous sommes loin de ceux qui, comme nous l’avons vu, écrivaient qu’ils étaient flattés de n’avoir point d’écoles chez eux, que c’est l’ignorance qui conserve les bonnes mœurs et la tranquillité ! S’il en est qui pensent encore ainsi, combien peu oseraient l’écrire, ou le dire, du moins tout haut ! À l'avance ils se sentiraient condamnés.