Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, second semestre, 1881.djvu/629

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
619
UN COMITÉ CANTONAL D’INSTRUCTION PUBLIQUE

sement : si peu sévère que soit cet examen, c’est déjà quelque chose, une garantie. Mais elle ne demande pas seulement à celui qui veut enseigner un titre de capacité, ce qui est fort légitime : elle lui demande aussi des certificats l’assurant de ses principes politiques et religieux, elle s’enquiert de ce qu’il pense et de ce qu’il croit ; elle exige la preuve qu’il pense et croit comme elle-même pense et croit ; elle touche aux choses du for intérieur ; elle froisse, elle blesse les consciences ; par là elle prépare sa ruine ; elle l’amène. Pendant longtemps la Restauration pour le gros de la nation sera le régime des billets de confession ; ceci a masqué tout le reste. L’intolérance, en quelque sens d’ailleurs qu’elle s’exerce, est la pire des tyrannies ; en France elle n’a point de chance de durer. « Il y a une chose, dit M. Bersot (Morale et politique, page 3) que la France, qui tolère bien des choses, ne tolérera jamais, c’est l’intolérance. »

Reportons maintenant nos regards vers le temps présent. L’instituteur n’arrive plus dans une commune en suspect, en vagabond (ce mot est dans les procès-verbaux du Comité} ; il est connu, il a son histoire dans le département ; s’il n’est pas connu, il est couvert par l’administration qui l’a nommé, choisi ; il trouve, en arrivant, son habitation, souvent l’une des plus confortables du village, un jardin ; il a son traitement assuré qui lui est payé exactement par douzièmes, que la fréquentation persiste ou non ; du reste, le sentiment public lui est généralement favorable ; il est protégé contre les concurrences irrégulières ; il ne tient qu’à lui de se faire une situation des plus honorables et d’ordinaire il se la fait.

Considérons particulièrement le canton de Chinon. On y