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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1882.djvu/124

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REVUE PÉDAGOGIQUE

22,531 maîtres, titulaires ou adjoints, donnent l’enseignement gymnastique seulement ; 12,710 l’enseignement gymnastique et militaire. Sauf de rares exceptions, les instituteurs ont pu suffire à cette double tâche. Pour l’enseignement du tir on a dû quelquefois recourir à des instructeurs spéciaux, car 2,419 écoles l’ont reçu et 1,805 maîtres seulement se sont trouvés en état de le donner. Les excursions topographiques ont été dirigées par 5,021 maîtres.

Comme on le voit, les résultats constatés par cette enquête sont déjà satisfaisants.

Il est vrai de dire que la sollicitude des pouvoirs publics. l’aide de l’administration et le concours de l’initiative privée n’avaient pas fait défaut à la nouvelle institution.

L’article 6 de la loi de finances du 29 juillet 1881, qui mettait à la disposition de l’administration de l’instruction publique une somme d’un million pour l’instruction militaire, était ainsi conçu : « Le ministre de la guerre est autorisé à céder, à litre gratuit, au ministère de l’instruction publique et des beaux-arts 120,000 fusils hors modèle existant dans les arsenaux de la guerre pour les approprier à l’usage des écoles publiques. »

Cette somme a servi à transformer en fusils scolaires de tir, réduction du fusil Gras, 52,600 chassepots. 35,700 de ces armes ont été distribuées à raison de trois par école dans les communes Où se trouvait un instituteur où un instructeur en état de diriger les exercices. Ces fusils devaient être exclusivement réservés à l’enseignement du tir. L’un devait être consacré à apprendre aux enfants le montage et le démontage de l’arme, les deux autres à les exercer au tir avec des cartouches à tir réduit. Il a été malheureusement constaté que, dans la plupart des écoles, ces fusils avaient servi à faire l’exercice, ce qui est de nature à les détériorer et à amener des accidents lorsqu’on voudra plus tard les utiliser pour le tir. En outre ils sont trop lourds pour l’exercice et fatiguent l’enfant.

L’administration de l’instruction publique aurait voulu pouvoir venir en aide aux municipalités pour l’achat de fusils d’exercice ; mais aucun crédit n’étant inscrit à son budget pour cet objet, elle s’est vue jusqu’à présent dans l’impossibilité de le faire.

Le 21 janvier 1882, M. Paul Bert, alors ministre de l’instruc-