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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1882.djvu/367

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LES ÉCOLES DE LA BASTIDE-DE-SÉROU

chronologique, les cahiers des délibérations municipales : après avoir relevé tous les passages qui ont trait à l’enseignement, nous avons groupé les faits se rapportant à un même ordre d’idées, de manière à donner un tableau aussi exact que possible de l’organisation scolaire dans notre ville natale, pendant les deux derniers siècles (1619-1793).

Tous les ans, on renouvelait avec le maître ou régent le traité qui s’appelait bail des escolles. C’était un marché à forfait qui s’établissait entre le maître et l’administration consulaire. On ne craignait pas d’entrer dans les détails les plus minutieux.

Remarquons aussi que l’école était ouverte à toutes les classes de la société, et que la jeunesse de la ville était sans distinction appelée à bénéficier des avantages de l’enseignement. Le maître était en outre « tenu de recevoir aux escolles tous les enfants de la juridiction » (1746).

Nous allons passer successivement en revue les différentes parties de l’organisation scolaire, telle que nous la font connaître les documents que nous avons consultés.

I. — Les maîtres : premier régent, second ; choix, conditions exigées, traitement.

Les titres que portaient les maîtres varièrent souvent, On les voit exercer leurs fonctions sous les diverses dénominations de prebstre-régent, clerc tonsuré, escollier, escollier en philosoffie, diacre évangeliste, second baichelier en sçainte théologie, acolite, recteur, étudiant, maître écrivain. Néanmoins, prêtres ou laïques, les maîtres étaient confondus sous le nom générique de régent.

Comme garantie de savoir, plusieurs d’entre eux se recommandaient particulièrement par les grades universitaires de docteur en droit (1632), docteur avocat (1654, 1754).

La communauté, voulant s’assurer de l’aptitude des régents, exigeait quelquefois d’eux un examen préalable qu’ils passaient devant une commission nommée ad hoc. « Baillent les escolles au susdit escollicer qui a subi l’examen de sa capacité devant Guilhaume Amardheil, recteur ; Francois Doment, prebstre ; Villa, docteur en droict… ce matin, et bien doctement respondu à toutes les questions » (1653).

À côté du titulaire se trouvait le plus souvent un aide, ce qui prouve qu’un seul maître ne pouvait suffire aux exigences du service. Le nombre des élèves devait donc être relativement considérable.

Le choix des maîtres appartenait aux consuls. Ils le soumettaient ensuite au conseil politique, qui fixait en séance les conditions auxquelles les régents devaient strictement se conformer. Celles qui leur étaient imposées présentent quelques changements dans les termes servant à désigner le même objet. Ainsi répétées sous diverses formes, elles donnent la mesure exacte de la façon dont