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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1882.djvu/368

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REVUE PÉDAGOGIQUE

l’administration consulaire comprenait la nécessité d’instruire les enfants du peuple. Si, comme on le verra plus loin, le programme était peu étendu, du moins chaque maître prenait l’engagement d’honneur de le suivre « avec toute fidélité, soing et dilligence » (1632), et faisait la promesse formelle « de s’acquitter le plus dignement possible de l’instruction et éducation de laditte jeunesse » (1653, 1658).

Les honoraires ou gages des régents étaient peu élevés. Le maître acceptait la régence « moyennant les gages accoustumés de cinquante escutz d’or, revenant à cent cinquante livres » (1620, 1624, 1651) ; 40 écus étaient attribués au premier régent et 10 au second, que l’on payait « à trois pactes égaux, sçavoir : le premier, le jour de la Toussaint ; le secund, le jour de la Chandelleur, et le troisième, le jour de l’Ascension » (1620, 1624, 1632, 1665).

Lorsque la part du second n’était pas indiquée dans le bail, le premier régent la fixait à son gré : « cinquante escutz d’or sur lesquels il était tenu de prendre les honoraires du second » (1650) ; — cent cinquante livres (1666) ; — « aux gages de cent quatre-vingt livres, laquelle somme a été accordée audit Rouède, sous le bon plaisir de monseigneur l’intendant, par rapport à la cherté des vivres » (1746, 1748).

D’autres fois, et le plus communément, les honoraires de chaque maître étaient déterminés à l’avance ; mais le traitement pouvait varier d’une année à l’autre ; il augmentait ou diminuait, sans doute, suivant le zèle ou la valeur des maîtres qui acceptaient la charge.

« .. Et ce moyennant la somme de cent cinquante livres que les sieurs Consuls et Scindic seront tenus de payer, scavoir : au premier régent, la somme de huitante livres ; au second régent, la somme de septante livres » (1667).

En 1706, nous voyons que 110 livres sont attribuées au premier et 40 au second régent ; en 1763, 140 au premier, 60 au second. En 1770, les gages sont « portés à 250 livres, vu la cherté des vivres, » et le second reçoit 80 livres. C’était bien peu sans doute, puisqu’à ces honoraires ne s’ajoutait aucune rétribution scolaire payée par les élèves. L’enseignement était donc gratuit ; et, à cette époque, à La Bastide du moins, la question n’était même pas discutée.

Parfois, l’intendant avait la prétention de diminuer les honoraires du régent. Le conseil les rétablissait intégralement, « veu son assiduité et qu’il n’est pas de moindre estoffe que les autres » (1666).

La modicité des gages motivait probablement le changement fréquent des maîtres, plus encore peut-être que l’obligation dans laquelle se trouvait la communauté de procéder tous les ans au renouvellement des contrats passés avec les personnes chargées à divers titres d’un service public.