celui qui est le plus près de lui, le travail de la terre. Il faut que l’instituteur prêche d’exemple, qu’il ait un jardin, qu’il le cultive de ses mains ; qu’il le fasse fécond, riche, brillant et séduisant pour tous. Mais, me dit-on, l’instituteur corse n’a bien souvent embrassé la profession d’instituteur que pour échapper à ce travail de la terre. Eh bien ! qu’on prenne l’instituteur, qu’on le forme dès l’école normale ! Mais à l’école normale même, m’a-t-on objecté, où craindrait, en faisant du travail du jardin une obligation, d’écarter bon nombre d’élèves. Il m’est difficile d’admettre, je l’avoue, que des élèves d’école normale, sur lesquels on a tant de prises et à toute heure, enveloppés de tant d’influences bienfaisantes, ne puissent pas, même à la longue, être convaincus qu’il n’y a point de race si bien douée à qui il soit permis de se soustraire au travail de la terre, que renoncer à travailler la terre, source de toute richesse, c’est se condamner à végéter pauvrement et misérablement ; qu’intelligents et instruits, ils doivent à ceux dont ils auront la charge ces leçons et cet enseignement, et surtout la première des leçons, l’enseignement le plus convaincant : l’exemple. Qu’on me permette de mieux augurer de nos jeunes instituteurs corses. — C’est d’eux à coup sûr qu’on peut dire justement qu’ils tiennent en leurs mains l’avenir de leur pays, son renouvellement,
Page:Revue pédagogique, second semestre, 1883.djvu/218
Apparence